Dès lors, ne serait-il pas judicieux d’appeler cette fatigue par un autre nom, pour mieux faire entendre que cette fatigue n’est pas commune, qu’elle est intense, écrasante ? On pourrait utiliser le mot médical « asthénie », pour indiquer que c’est « sérieux », que ce n’est pas « juste » quelques heures de sommeil manquantes, et y ajouter le mot « chronique », pour dire que cette fatigue, ne nous quitte jamais. « Asthénie chronique », ça sonne pas mal, mais ça manque encore de force, ce n’est pas encore assez évocateur. Pourrait-on parler alors plutôt d’épuisement ? D’épuisement chronique ? Pour certaines personnes, cet épuisement est constant ; pour d’autres, il vient « comme un coup de massue », plusieurs fois par jours. Plus qu’une dénomination, c’est le besoin de faire comprendre, de dire ce qui nous arrive qui importe. Parce que cette fatigue, si elle est incompréhensible pour nos proches, elle l’est aussi pour nous ! Il nous tient à cœur de dire que nous faisons tout ce qui est possible pour la tenir au loin et que nous ne sommes pas de mauvaise volonté. Notre dynamisme mental et notre vitalité sont toujours là, nous motivant à ne pas nous décourager. Il n’y a aucune recette simple et évidente pour la maîtriser. Il semble que dire et expliquer cette fatigue soit presque aussi difficile que de la gérer.