Le 3 mars 2021, nous avons eu l'occasion d'écouter le professeur Ori Elkayam, chef du département de rhumatologie de l'hôpital central de Tel-Aviv (Israël) qui a parlé de la vaccination des personnes atteintes de maladies rhumatismales auto-immunes.
La conférence d'une heure a été organisée par Sjögren Europe par l'intermédiaire de la plateforme Zoom. Vous pouvez consulter les diapositives de la présentation (en anglais) sur le site de Sjögren Europe. Le Prof Elkayam a passé en revue les vaccins et leur utilisation au fil des ans, ainsi que la littérature existante, et s'est concentrée sur la mise à jour de ce qui est connu jusqu'à présent sur les vaccins pour le COVID-19 et leur application chez les patients atteints de maladies rhumatismales auto-immunes (MRAI) afin que les patients puissent prendre des décisions éclairées sur leur propre vaccination. En guise de conclusion, voici les recommandations concernant la vaccination contre le COVID-19 chez les patients atteints de maladies rhumatismales auto-immunes :
- Le risque de contracter le COVID-19 chez les patients atteints de maladies rhumatismales auto-immunes (MRAI) semble similaire à celui de la population générale, ou tout au plus légèrement augmenté.
- Pour la plupart des patients atteints de MRAI, l'évolution du COVID-19 est similaire à celle de la population générale et est principalement affectée par la présence de facteurs de risque classiques pour les COVID-19 graves.
- L'évolution de COVID-19 peut être plus grave chez les patients atteints de LED (lupus), de SPA (syndrome des antiphospholipides), SSP (Syndrome de Sjögren primaire), de vascularite et d'interféronopathies congénitales ou acquises.
- L'utilisation de prednisone à des doses supérieures à 10 mg/jour, de mycophénolate mofétil et de rituximab a été associée à un pronostic plus défavorable de COVID-19.
- Les vaccins non vivants sont généralement recommandés chez les patients atteints de MRAI.
- En pleine pandémie de COVID-19, la vaccination contre la grippe et la pneumonie à streptocoque doit être encouragée.
- Les vaccins à ARNm COVID-19 sont des vaccins non vivants et ne provoquent pas d'infection par COVID-19.
- Compte tenu de l'évolution indésirable potentielle de COVID-19 chez les patients atteints de MRAI et du profil de sécurité favorable des vaccins à ARNm dans la population générale, ces vaccins devraient être administrés aux patients atteints de MRAI comme indiqué dans les recommandations pour la population générale.
- La même déclaration vaut pour d'autres futurs vaccins non vivants si leur efficacité et leur profil de sécurité s'avèrent similaires à ceux des vaccins à BNT6262 et ARNm 1273.
- Comme pour les autres vaccins, l'efficacité d'un vaccin COVID-19 peut être réduite chez les patients traités avec des corticostéroïdes à forte dose et du rituximab. Pour les patients traités par le rituximab, il est préférable d'administrer le vaccin au moins 6 mois après la dernière perfusion.
- Il est urgent de mener des études sur l'immunogénicité (= la capacité qu'a un antigène de provoquer une réponse immunitaire bien spécifique) et la sécurité des vaccins COVID-19 chez les patients atteints de MRAI.